LA MÉCANIQUE DU PÉTRIN

La Compagnie Slalom développe un travail collectif afin de créer des projets théâtraux où l’improvisation occupe une place centrale.  Empruntant à des auteurs connus leur mécanismes d’écriture, les comédiennes et comédiens conçoivent chaque soir un spectacle original en connivence avec le public. Après Molière puis Shakespeare avec Je voulais juste venger mon père et ensuite les choses se sont compliquées, la compagnie s’intéresse à l’écriture de Georges Feydeau.

Chez Feydeau, les personnages se retrouvent piégés dans des avalanches de quiproquos, de rencontres inopinées, de mensonges et de cachotteries: c’est le pétrin! Ce vaste désordre est minutieusement organisé par l’auteur. Il y a donc un pétrin, où les personnages se débattent, aggravant souvent la situation en voulant s’en extraire.

Face à des péripéties inextricables, les personnages doivent souvent inventer, créer du mensonge, avancer à tâtons. Le « pétrin » est un outil de jeu magnifique pour faire surgir l’invention, et donc un cadeau pour l’improvisatrice et l’improvisateur.

Les comédiennes et comédiens sont autant dans le pétrin que les personnages, dans le même foisonnement d’idées, avec le même élan de précipiter ses partenaires de jeu dans encore plus de chaos organisé. Les moments d’errance, de décrochage, de fous rires souvent forcés dans le théâtre de boulevard ont alors de quoi devenir des instants d’honnêteté pure. Pour arriver à être dans le pétrin, il faut savoir d’abord comment s’y mettre. Heureusement, Feydeau a donné des conseils précieux pour qui veut s’y fourrer: « Hâtez-vous toujours de mettre en présence deux personnages qui ne devraient pas se rencontrer »...