Spectacles saison 2003-2004

Création

Erwartung / Pierrot Lunaire
d'Arnold Schönberg

Par l' Opéra Studio Montreux-Vevey

du 11 au 14 septembre 2003
jeudi 19h00 / vendredi et samedi 20h00 / dimanche 17h30

 


Equipe de réalisation :

Mise en scène : Simone Audemars
Direction artistique : Renata Lehmann et Dominique Lehmann
Direction musicale : Alexander Martin

Chant :

Soprano (Erwartung) : Shauna Beesley
Soprano (Pierrot Lunaire) : Laure Anne Payot

Instrumentitstes :

Flûte et piccolo : Natasha Shevstov
Clarinette et clarinette basse : Laurent Bruttin
Violon et alto : Valérie Bernard
Violoncelle : Xavier Pignat
Piano : Dominique Lehmann

Technique :

Scénographie : Sabine Crausaz
Lumières : Antony Gerber
Costumes : Véronique Michel

Administration : Opéra Studio Montreux-Vevey
Production : Opéra Studio Montreux-Vevey en collaboration avec Oriental-Vevey

 

Les oeuvres :

Erwartung:
Argument : Une femme pénètre la nuit dans une forêt, à la recherche de son amant. Elle se perd, mais retrouve le chemin qui mène à la maison qu'il habite et le trouve mort. Cette quête dans la forêt - lieu de l'inconscient - est également une errance dans les méandres de la pensée, des fantasmes et, en fin de compte, de la folie.

Erwartung constitue la première contribution de Schönberg à l'art lyrique. Tout en s'inspirant de Wagner, l'œuvre relève au premier plan d'une esthétique expressionniste. Webern faisait remarquer l'extraordinaire diversité du matériau musical : "A chaque instant il s'y passe quelque chose de nouveau, d'une expression totalement variée…"

L'articulation de la partie vocale fait un usage extraordinairement élaboré de tous les modes de chant possibles, depuis le simple parlando et le récitatif mélodique jusqu'à l'arioso le plus exalté.

La primauté accordée à un emploi incessamment tendu de la voix peut évoquer l'Elektra de Richard Strauss ; mais plus encore, Erwartung constitue un pas décisif, au début du XXe siècle, vers une forme d'art lyrique absolument neuve.

Pierrot Lunaire :
Le cabaret a joué un rôle important dans la carrière de Schönberg, en particulier lors de ses deux premiers séjours à Berlin en 1901-1903 et en 1911-1912. Commandée par l'actrice viennoise Albertine Zehme au début de 1912, l'œuvre était définie dès le départ comme un mélodrame. Ce genre, qui associe musique et texte récité, remonte au XVIIIe siècle et fut cultivé par Schubert, Schumann et Liszt qui cherchèrent à explorer l'espace compris entre le lied et le théâtre.

Dans Le Pierrot Lunaire, le langage semble dégagé de toute contrainte tonale, et le timbre et l'écriture accentuent la distance avec le passé. De plus, le texte n'est plus seulement noté rythmiquement, comme dans le mélodrame traditionnel, mais avec des hauteurs qui définissent ce que Schönberg a appelé Sprechgesang, une expression à mi-chemin entre le chanté et le parlé.

Si Le Pierrot Lunaire est devenu l'une des partitions emblématiques du XXe siècle, son originalité est due à la volonté de l'auteur "d'aller à la rencontre d'une expression nouvelle", ainsi qu'il le note dans son journal en mars 1912. Au croisement entre ses différentes sources - le mélodrame, le cabaret, la musique de chambre -, l'œuvre de Schönberg a réussi à proposer une combinaison inédite entre voix et chant.

 
autoportrait
d'Arnold Schönberg
Biographie et catalogue des oeuvres d'Arnold Schönberg
   
 
  Reflets du spectacle :
 






Erwartung & Pierrot lunaire, le 11 septembre 2003 à l'Oriental-Vevey