En 1973, en Afrique du Sud, l’écrivain Athol Fugard créa une compagnie qui s’appelait les «Serpent Players», uniquement composée d’acteurs noirs. Pendant des répétitions d’Antigone, plusieurs membres de la compagnie furent arrêtés et enfermés à Robben Island, l’île où étaient détenus les prisonniers politiques. Parmi eux se trouvaient Mandela, Sisulu, Mbeki et combien d’autres qui restèrent des dizaines d’années dans des conditions insupportables à Robben Island. L’idée naquit de faire une pièce dont le sujet serait la vie sur cette île. Les informations, malgré la puissance militaire, arrivaient à fuser hors de la prison, et petit à petit, un spectacle naquit. John Kani et Winston Ntshona en étaient les interprètes, et quels interprètes (…)! Marie-Hélène Estienne
La découverte de la pièce The Island fut pour nous une incitation irrésistible à «prendre le costume». Nous nous sommes trouvés en présence du matériau qui rassemble les dimensions chères à notre coeur. Théâtre issu de la réalité et en lien avec elle, foi reconduite dans l’utilité de l’art et de la poésie, vitalité qui se joue de la résignation et, à travers le tandem John /Winston, le corps-à-corps d’amitié. Aujourd’hui, l’occasion nous est donnée de jouer ici cette formidable leçon de vie et d’engagement et d’investir l’arène avec d’autres formes, par des invitations ponctuelles en écho avec notre démarche. En introduction ou à l’issue des représentations, des performances live sont proposées par Olivier Company à l’enseigne de LINX, une lecture de Harold Pinter par Jacques Roman, ainsi que d’éventuelles scènes libres… à suivre. D.H |
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