La fermeture des théâtres durant l’épidémie de peste en 1592-1593 aurait incité un Shakespeare désoeuvré à s'adonner à une poésie autre que dramatique. Des Sonnets comme une huile essentielle de théâtre, pourtant...
Le collectif Tunc porte 22 d’entre eux à la scène dans leur langue originelle, au fil d'une trame narrative ouverte. Entre le monodrame et l’opéra vidéographique de chambre, un spectacle tantôt soutenu, tantôt débordé par l’image: autant d’écritures qui en jouent une autre... De l’imaginaire arborescent du poète à l’universalité de sa philosophie, ses vers portent en eux une musique unique, d’une grande sensualité. À la manière des musiciens de l’époque, la composition suit le texte au mot près, tout en explorant langages et effets contemporains.
À qui s’adressent ces sonnets ? Le vieux William se mirant dans sa propre jeunesse, le jeune amant étrangement prénommé Will, la belle «Mistress», cette «dark lady», ou tout simplement chaque lecteur, toujours rendu poète par sa lecture, à qui Shakespeare intime l'injonction fondamentale d’Écrire pour Être et pour perdurer ?
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