Spectacles saison 2005-2006

Du 30 mai au 4 juin 2006

A la source neuronale du pêcheur

De Philippe Soltermann

je 19h / ma-me-ve-sa 20h / di 17h30

Par la cie ad-apte www.ad-apte.com

 

   
 


Equipe de réalisation :

Marie Fourquet
Philippe Soltermann
Laurent van der Rest
Ariane Christen
Germain Schwab
(lumières)
   
 

Avec le soutien de la Loterie Romande

 

 

Note de l’auteur :

Ces dix petits actes ont pris forme en réaction à ce monde contemporain sur le déclin. En effet, tout semble mis en oeuvre pour aboutir sans complexe dans le mur. Où sont nos enjeux primordiaux ?

A l'heure du communautarisme, du dogme où le manichéisme ira jusqu’a tuer notre dernière zone d'autocritique. La guerre a su se réinventer pour laisser dans l'oubli les cris froids et sombres des non télégéniques.

La manipulation affirmée semble convenir presque à tous.

Les hommes politiques ne sont toujours pas des femmes. L'égalité des sexes quand elle est concrète a besoin d'officialisation pour ne pas exister.

Les moyens de lutte ont-ils perdu leur sens initial ?

Je veux continuer à écrire pour encore ne plus avoir besoin de me montrer.

Les injustices devenues clairement acceptées, puisque innées, laisseront éternellement le théâtre sur son magnifique et magistral piédestal.

Malgré sa recherche d'identité, son positionnement bancal face à l'économie, à l’emploi du temps de chacun sur-organisé pour vouloir se transformer en spectateur. La scène s'inscrit-elle, encore comme un moyen de lutte réellement efficace ? Pourtant le théâtre sait laisser au fin fond d'un recoin pas encore exploré, une trace intemporelle, pas codifiée, ni dogmatisée, juste libre et disponible pour l'imaginaire.

Avant un monde meilleur il faudrait pouvoir l'imaginer ?

Avec mes certitudes mûries par mes éternels doutes. Les désillusions grandissantes où chacun trouve ses palliatifs pour oublier son impuissance.

Moi je refuse de chercher du sable pour jouer a l'autruche. J'affirme avec une fierté sans bornes avoir rempli un vide presque absolu. Car l'art contemporain, dans sa définition la plus large témoigne d'un mépris dédaigneux, en oubliant de remplir son rôle. En toute modestie sans excès mégalomaniaque, j'ai réussi à remplir ce vide.

A l'heure où les théories affluent de tous horizons, où les bibliothèques marchandes remplissent le vide, où les universités se tracassent encore sur les démarches du monde. Comment un oubli aussi gigantesque a pu perdurer ? I l ne suffit plus de parler d'art populaire, d'art progressiste, d'art réaliste, d'art plastique, d’art plasticiens contemporains, dans des revues spécialement spécialisées pour les spécialistes.

Comment est-ce possible qu'aucune édition, qu'aucun éditorialiste, qu'aucun penseur, qu'aucun dirigeant, qu'il n y ait pas eu un média phare pour divulguer et mettre au grand jour sur la place publique, cet énorme scandale international !

Oui, j'accuse l'art et les manières d'avoir délibérément censuré la pêche à la ligne.

Les pêcheurs à la ligne sont à la création ce que les Kurdes sont pour l'humanité : les oubliés des Nations Unies

J'inscris cette pièce au même niveau historique que « J'accuse » de Zola, ou les discours de Robert Badinter contre la peine de mort, ou Simone Veil luttant pour le droit à l'avortement, et Martin Luter King qui comme moi avait un rêve. Sans oublier Jean Jaurès, mais surtout, Pascal Couchepin interviewé sur les ondes de la Radio Suisse Romande pour son A. V. S ou l'entré de la Suisse dans l'Europe.

A la source neuronale du pêcheur est un petit pas pour l'art, mais un grand pas pour l'humanisme des pêcheurs de truite, à la ligne.

   
 

 

  Quelques reflets des répétitions
 


  (c) Martin Reeve