Spectacles saison 2002-2003

Création

Edgar Varèse
" Déserts " et autres oeuvres

Du 9 au 19 janvier 2003
jeudi 19h00 / vendredi et samedi 20h00 / dimanche 17h30

 


 

Le spectacle présenté à l'Oriental-Vevey par l' Atelier Contemporain est un savant mélange entre musique "classique " et technologie de pointe. Les instruments traditionnels de l'orchestre seront parfois relayés par des interpolations sur bande magnétique, faisant de l'ingénieur du son un véritable chef d'orchestre.

Un film sera projeté durant l'écoute de l'oeuvre "Déserts". Les images seront tantôt en synergie, tantôt en opposition avec la musique.

La musique d'Edgar Varèse est réellement une " musique d'anticipation ". En considérant le timbre comme un phénomène en soi, Varèse fut le premier à vouloir faire de la musique avec des sons, et non plus avec des notes, ouvrant ainsi la voie à un développement capital de la musique du XXème siècle.

Mais s'il fut un pionnier dans ce domaine, il s'intéressa également aux instruments traditionnels, en particulier les vents et les percussions, qu'il chercha à utiliser de façon tout à fait nouvelle : nouveaux modes d'attaque, oppositions systématiques de tessitures et d'intensités…

   
Pour en savoir plus sur la vie et l'oeuvre d'Edgar Varèse
Quelques portraits d'Egar Varèse glanés sur la toile
Le point de vue de Frank Zappa (en anglais) : Edgard Varese: the idol of my youth

Direction d'orchestre :
Didier Zumbrunnen

 

Flûtes :
Béatrice Jaermann
Pascal Jaermann

Hautbois :
Daniel Margot

Clarinettes :
Andrea Baggi
Laurent Bruttin

Basson :
BenedettaTarga

Cors :
Jean-Michel Vailloud
Jean-Charles Masurier
Carole Pilloud

Trompettes :
Claude-Alain Barmaz
Laurent Fabre
Thierry Margairaz
Nicolas Rusillon

Trombones :
David Rey
Frédéric Théodoloz

Trombone basse :
Bézieau François

Tubas :

Eric Rey
Tim Sullivan

Contrebasse :
Jocelyne Rudasigwa

Piano :
Dominique Lehmann

Percussions :
Peter Baumann
Thierry Debons
Didier Métrailler
Nicolas Suter
Alexis Volynets
Stéphane Péchoux
Philippe Müller

 

 

Film " Déserts " :
Nicholas Marolf
Vincent Marolf
Samuel Chesaux
Ingénieur du son:
Jean-Daniel Noir
Conférencier :
Emmanuel Ducroz
Contacts : ateliercontemporain@bluemail.ch

Avec le soutien de :

Fondation
Nicati-de-Luze
 

Programme :

 
Jeudi 9 janvier 19 heures Vendredi 10 janvier 20 heures


- Introduction à la musique de Varèse
- Intégrales
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts



- Introduction à la musique de Varèse
- Intégrales
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts

Samedi 11 janvier 20 heures Dimanche 12 janvier 17 heures 30


- Introduction à la musique de Varèse
- Hyperprism
- Octandre
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts


- Introduction à la musique de Varèse
- Intégrales
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts

Jeudi 16 janvier 19 heures Vendredi 17 janvier 20 heures


- Introduction à la musique de Varèse
- Intégrales
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts



- Introduction à la musique de Varèse
- Hyperprism
- Octandre
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts

Samedi 18 janvier 20 heures Dimanche 19 janvier 17 heures 30



- Introduction à la musique de Varèse
- Hyperprism
- Octandre
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts


- Introduction à la musique de Varèse
- Hyperprism
- Octandre
- Density 21,5 pour flûte seule
- Poème électronique 1ère écoute
Pause
- Poème électronique 2ème écoute
- Déserts

 

Les oeuvres :

Déserts
  " Les interpolations de son organisé sont fondées sur ce que l'on pourrait appeler des sons bruts (friction, percussion, sifflement, "swishing" ou sonorités cinglantes, broyage, souffle) qui ont été, grâce à l'électronique, filtrés, transposés, transmués, mélangés et composés pour s'adapter au plan préétabli de l'oeuvre. Combinées avec les sons électroniques, comme éléments de structure et de stabilité, surviennent de brèves citations de la section instrumentale" E. Varèse

Vers la fin de l'année 1952, Varèse achève les parties instrumentales. Il rassemble des documents sonores et se constitue la phonothèque des interpolations sur bande. En 1953, Frederick Prausnitz doit diriger les parties instrumentales seules mais l'exécution n'aura pas lieu. C'est alors que Pierre Schaeffer propose à Varèse de réaliser la bande magnétique au studio d'essai de la Radiodiffusion française. Dans les derniers jours de septembre 1954, Varèse quitta New York pour Paris. Il apporta des sons " bruts " ou déjà travaillés, des sons récoltés dans les usines de Philadelphie ou sur les bateaux et il en créa d'autres sur place.

 

 
Intégrales
  " Je l'ai conçue pour un certain medium acoustique dont on ne disposait pas encore, mais qui je le savais pouvait être construit et dont on disposerait un jour… " E. Varèse

Intégrales, pour bois, cuivres et percussions, a été conçu pour une " projection spatiale ". Varèse a expliqué : " Imaginez la projection d'une figure géométrique sur un plan, et qu'à la fois la figure et le plan se meuvent dans l'espace, chacun à sa vitesse propre, arbitraire et irrégulière, d'avance et de rotation ". C'est une composition sur l'intégration acoustique - sur l'interaction de toutes les caractéristiques sonores qui peuvent pratiquement être isolées sur les instruments conventionnels - qui annonce la musique électronique.

 

Density 21,5
  " Appelons-là du nombre correspondant à la densité du platine " E. Varèse

Density 21,5 pour flûte seule a été composé pour le flûtiste Georges Barrère pour inaugurer la première flûte de platine qui a été fabriquée spécialement pour lui. Dans cette oeuvre, il est facile de percevoir l'apparition de diverses " formes de son " procédant d'un impetus purement musical. Projetées dans divers registres de l'instrument, unifiées sur le plan de la conception mais différentes sur celui de la sonorité, ces " formes " constituent une exploration des ressources de la flûte.

 

Octandre
  " Le titre est évident : octandre signifie qui a huit étamines " E. Varèse

Octandre est écrit pour vents (quatre bois et quatre cuivres) et contrebasse à cordes. Elégant et poétique chef-d'œuvre basé sur les caractéristiques (individuelles et collectives, comme de timbre ou de registre) de huit instruments, la pièce est en trois mouvements qui se jouent sans interruption.

 

Poème électronique
  " une charge contre l'inquisition sous toutes ses formes " E. Varèse

Le spectacle lumière, couleur, rythme, son et image, conçu par Le Corbusier pour le Pavillon Philips de l'Exposition universelle de Bruxelles 1958, se déroulait en 480 secondes, la durée du Poème électronique. Théoriquement divisé en 7 séquences, l'ouvrage place le spectateur au centre d'émotions et de sensations visuelles, fruit d'une communion entre photographes, cinéastes, éclaira-gistes, tandis que l'électroacoustique permet à Edgar Varèse de déclencher une composition sonore et mobile conçue en fonction de l'espace. Les éléments de la musique, sons électroniques, percussions, cloches, voix humaines d'une grande simplicité, n'ont d'autre valeur souhaitée que celles de leur organisation.

 

Hyperprism
   

Cette œuvre marque un tournant assez important dans l'œuvre de Varèse. On y trouve en effet diverses particularités où s'affirme le style du compositeur. La brièveté d'abord (4 à 5 minutes), le souci d'abstraction ensuite où Varèse élimine de son langage toutes les tournures héritées de la rhétorique traditionnelle pour se concentrer sur des matériaux plus abrupts et d'une violence plus contenue. Comparé à l'écriture instrumentale d'Amériques, par exemple, Hyperprism inaugure une économie de moyens dans laquelle les instruments refusent tout recours à la virtuosité au profit d'une stabilité et d'une obstination toute concentrée. La percussion, quant à elle, se déploie de façon plus dense et, dans une certaine mesure, apparaît comme l'élément principal de cette œuvre.

 

 

Le film "Désert" :

Il n'y a eu à ma connaissance que trois films de superposition à l'œuvre Déserts de Varèse (notamment celui de Bill Viola en 1994). Si j'ai répondu présent à l'invitation de créer une nouvelle version, c'est qu'il m'est apparu immensément important d'établir un nouveau pointage de vue de cette œuvre. De plus il s'agit d'un défi. En effet, comment aborder l'image face à une partition extrêmement visuelle ? Mon but n'est en aucun cas l'illustration. Ainsi, je ne me restreindrai pas à une lecture linéaire de l'image - la suite d'images se dégage difficilement de l'histoire racontée - mais j'utiliserai la technique de la superposition arrêtée dans des temporels divers, afin de revenir à une profondeur, une perspective entre le spectateur et l'image.

Nicholas Marolf


La musique de Varèse a souvent été associée à la projection d'images. Ce fût le cas notamment lors de l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 où, au Pavillon Philips, la musique du "Poème électonique" était accompagnée d'images projetées (voir ci-dessus) :

 

Reflets des concerts Varèse à l'Oriental-Vevey


(c) Eloise Weiss


(c) Eloise Weiss

16 janvier 2003




"L'interprète" du poème électronique