Spectacles saison 2002-2003

Encore un petit effort pour rester humain
tiré du recueil "Théâtre contre l'oubli"

Textes de Enzo Cormann, Eugène Durif, Joël Jouanneau, Eduardo Manet, Philippe Minyana, Jean-Michel Ribes

Par la Cie Athanor

10 au 13 avril 2003
jeudi 19h00 / vendredi et samedi 20h00 / dimanche 17h30

 



Mise en scène & scénographie: Thierry Guillaumin
Assistanat: Diane Lledo
Danse: Dana Johnson Ménétrey
Lumières: Nicolas Gerber
Costumes: Maïck Cochard
Photographie: Gérald Sciboz
Production: Cie Athanor cieathanor@wanadoo.fr

Avec :

Thierry Guillaumin
Sandrine Fleischmann
Romain Ogerau
Clarice Plasteig Dit Cassou
Thomas Blanchet
Anne Bourgès

Ce spectacle bénéficie du soutien de :

 

Le spectacle

Je me suis souvent interrogé sur le rôle du bourreau et de la victime: quel personnage la vie m'aurait attribué si le destin m'avait projeté au beau milieu d'un conflit: collaborateur ou résistant ? Quelle est la part de l'inné et du choix? Cette question me torture souvent...

Objectivement, je ne peux y répondre. Toutes ces courtes pièces écrites par Cormann, Durif, Jouanneau, Manet, Minyana et Ribes à la demande d'Amnesty International à l'occasion du 35ème anniversaire de l'association, traitent de cette interrogation. L'homme "animal" y est décortiqué, disséqué, observé à la loupe par ces saltimbanques qui n'ont pas oublié la fonction première de l'artiste: "d'énoncer".

Thierry Guillaumin

 

Un extrait...

… " Un pays propre c'est une culture propre ", telle fut la réponse du président. Une phrase, une seule qui réussit à terrasser l'œuvre entière d'Amédée Tosh. Tous ses livres furent brûlés, on pendit ceux qui osaient encore fredonner ses chansons, et ses descendants ou ceux qui portaient son nom furent condamnés à mort, ce qui du point de vue scientifique était une bonne chose, car on sait maintenant que la poésie tout comme la variole se transmet par les gènes. Il fallait en finir avec la race des Tosh une fois pour toutes. Quant aux étudiants de Blouda, grâce à l'efficacité de nos centres de rééducation on a pu en récupérer un bon gros tiers, les autres ont préféré se suicider, ils ne supportaient pas la honte d'avoir commis un tel crime… Tout ça est bien triste. Méfions-nous des poètes ! Et comme l'a dit très justement le gouverneur de la province de Tsao-Bing : " Je peux toucher un fusil, conduire un tracteur, gravir la montagne, mais la poésie je ne l'ai jamais vue. Ne serait-elle pas sœur de ces virus invisibles qui nous rendent malades ? " …

Jean-Michel Ribes
"Monsieur Monde"

 

 

Quelques images du spectacle





"Encore un petit effort pour rester humain" à l'Oriental-Vevey, le 10 avril 2003